Le site de la Moyenne Vallée du Doubs, forestier à plus de 60%, est composé de nombreuses zones de forêts de pente dont le caractère naturel est un facteur favorable pour la biodiversité.
Ainsi, un des enjeux de la zone est la gestion durable de ces boisements, basée sur la conciliation de l’exploitation forestière et de la protection du milieu.
En parallèle, les forêts alluviales sont faiblement représentées sur le site. Elles hébergent cependant une faune remarquable. Il convient donc de protéger et restaurer les ripisylves présentent sur la zone.
Les terres agricoles du site sont également riches d’une faune et d’une flore diversifiées. Ainsi, il est nécessaire de maintenir une activité agricole adaptée à la conservation de cette diversité afin d’aviter l’abandon de l’élevage et le reutnrement des prairies.
Le dérangement de la faune par des activités de pleine nature est un enjeu important sur le site tant aux abords des falaises où nichent les rapaces que dans les grottes et cavités où vivent des colonies de chauves-souris.
Enfin, la sur-fréquentation de certains secteurs, les décharges sauvages ou la pollution de l’eau, constituent des menaces potentielles sur l’état de conservation globale du site.
Ainsi l’un des objectifs est de sensibiliser l’ensemble des usagers à la fragilité des écosystèmes.
La Moyenne Vallée du Doubs possède une grande variété de milieux et compte 18 habitats retenus d’intérêt communautaire (européen) (ils sont listés par l’Union européenne par un nom scientifique et un code à 4 chiffres). Le schéma ci-contre expose la localisation théorique de ces habitats sur le site
Une prédominance d’habitats forestiers
Les milieux forestiers sont majoritaires, représentant 49% des habitats d’intérêt communautaire de la zone. L’ensemble des formations forestières est principalement composé de feuillus avec une majorité de hêtres et de chênes mais également de frênes, d’érables ou de merisiers.
Le principal groupement sur le site est représenté par les hêtraies-chênaies avec plus de 90% d’Hêtraie de l’Asperulo-Fagetum (9130). Ces hêtraies s’étendent de façon quasi continue sur les deux versants du Doubs, formant des couloirs de déplacement pour la faune du site.
Des milieux ouverts sensibles
Les habitats d’intérêt communautaire liés aux milieux ouverts sont beaucoup moins importants sur le site puisqu’ils ne représentent que 9% de sa superficie, mais n’en demeurent pas moins remarquables. Les pelouses sèches semi-naturelles (6210) sont majoritaires, représentant la moitié de ces milieux ouverts. En bordure du Doubs, sur des versants à faible pente, un autre type d’habitat se retrouve : les prairies maigres de fauche (6510).
Un réseau d’habitats rupestres
Ces habitats sont présents sur des zones à contraintes écologiques extrêmes, localisées sur les corniches ou vires rocheuses du site. Il s’agit des zones d’éboulis (8130-8160), des pelouses rupicoles (6110) et pentes rocheuses calcaires (8210) mais également des landes ou pelouses calcaires à genévrier (5130).
Un cortège d’habitats aquatiques et/ou liés à la présence de l’eau
Quatre habitats aquatiques d’intérêt communautaire sont répertoriés sur le site de la Moyenne Vallée du Doubs :
- La rivière à renoncule aquatique (3260), qui est liée aux eaux courantes du site, principalement localisée dans le lit du Doubs, à proximité des berges.
- Les mégaphorbiaies hygrophiles (6430) qui s’installent sur les prairies humides dans le fond de la vallée, préférentiellement sur un sol riche en éléments nutritifs et se répartissent de façon discontinue le long des berges de cours d’eau.
- Les sources pétrifiantes (7220*), habitat rare et de faible surface, dont la haute valeur patrimoniale est liée à leur composition floristique et bryologique.
- Les rivières, canaux et fossés eutrophes (3150) localisés sur le périmètre du Marais de Saône.
La préservation de ces habitats permet dans le même temps de conserver les biotopes des nombreuses espèces de faune et de flore qui y vivent. Et parmi celles-ci, un cortège remarquable d’espèces d’intérêt communautaire (EIC).
La Moyenne Vallée du Doubs, du fait de sa grande variété d’habitats naturels (forestiers, prairiaux, humides…), est également un refuge pour la faune puisqu’elle abrite de nombreuses espèces d’oiseaux, de chauves-souris mais également d’insectes ou d’amphibiens.
Oiseaux
Parmi un cortège remarquable d’espèces patrimoniales, le site de la Moyenne Vallée du Doubs héberge 43 espèces d’intérêt communautaire dont 20 espèces d’oiseaux, justifiant son classement en Zone de Protection Spéciale (ZPS).
La Moyenne Vallée du Doubs compte également de nombreux oiseaux d’intérêt communautaire. On peut y trouver des populations de Martin Pêcheur au bord du Doubs, de Pie-grièche écorcheur et d’Alouette lulu dans certains milieux semi-ouverts, et un cortège de rapaces inféodés aux milieux rupicoles du site.
L’un des plus emblématiques est le Faucon Pèlerin, nichant dans les falaises, mais on peut également observer le Grand Duc d’Europe et le Harle bièvre dans les mêmes types de milieux.
Les autres rapaces présents sur la zone sont la Bondrée Apivore, le Busard St Martin, le Milan noir et le Milan royal se trouvant préférentiellement aux abords des massifs forestiers ou à proximité de milieux ouverts.
Ces oiseaux font l’objet de suivis par la Ligue de Protection des Oiseaux et les zones de nidification de plusieurs rapaces sont cartographiées chaque année, aidant ainsi à la protection des espèces et à la mise en place de périmètres de protection tels que les Arrêtés de Protection de Biotope mis en place par l’État.
Les milieux forestiers abritent 3 espèces de Pics d’intérêt communautaire (Pic noir, Pic cendré, Pic mar) vivant dans les cavités des vieilles chênaies.
Le vulnérable Râle des Genets était encore recensé dans les prairies humides du Marais de Saône il y a quelques années, mais il n’est aujourd’hui plus possible de mettre en évidence sa présence régulière.
Enfin, la vallée du Doubs assure un rôle de couloir migratoire majeur à l’échelle de la France mais aussi de l’Europe. On peut y observer des espèces comme la Cigogne blanche ou la Grue cendrée.
Amphibiens
On compte 2 espèces : le Triton crêté et le Sonneur à ventre jaune, présents notamment dans les milieux humides du Marais de Saône.
Insectes
On dénombre également 4 insectes : le Cuivré des Marais, l’Ecaille chinée, le Damier de la Succise ou encore l’Agrion de mercure.
Parmi les invertébrés, il faut ajouter un minuscule mollusque, le Vertigo des moulins inféodé à certains habitats de hautes herbes humides.
Chauves-souris
Les mines abandonnées et les cavités formées dans les roches karstiques du site abritent d’importantes populations de chauves-souris (au moins 18 espèces dont 7 d’intérêt communautaire). Parmi elles, on retrouve le Petit et le Grand rhinolophe, le Grand murin, le Vespertillions à oreilles échancrées ainsi que le Vespertillion de Bechstein, le Minioptère de Schreibers et enfin la Barbastelle d’Europe.
Mammifères
Certains secteurs à fort degré de naturalité peuvent être des zones d’habitats avérés pour le Lynx.
Espèces aquatiques
Enfin, les eaux courantes, comme le Doubs et le Cusancin, mais aussi leurs affluents, sont les lieux de vie de l’emblématique Castor d’Europe mais aussi pour 5 poissons d’intérêt communautaire : le Chabot, le Toxostome, le Blageon, la Lamproie de Planer mais aussi la Bouvière qui est un très bon indicateur de la qualité de l’eau.
Au pied de certains vieux hêtres, on peut observer une mousse d’intérêt communautaire, le Dicrane vert, notamment présente dans le Bois d’Aglans, au-dessus de Besançon.