Président du comité de pilotage :
confluence saône grosne en saône-et-loire
carte d’identité du site
- Nom du site : Prairies et forêt inondables du Val de Saône et de la basse vallée de la Grosne (71)
- Référence :
- FR26000976 – Directive Habitats Faune Flore
- Région : Bourgogne-Franche-Comté
- Département : Saône-et-Loire
- Superficie : 6 171 ha
- Nombre de communes concernées : 19
- Altitude min-max : 170-190 mètres
- Autres sites à proximité :
- FR2612006 – Prairies alluviales et milieux associés de Saône-et-Loire
- Principaux enjeux :
- Prairies et forêts inondables
- Zones humides
- Faune et flore remarquables
Localisation et caractéristiques du site
Le Val de Saône représente dans le nord-est de la France une entité régionale tout à fait originale. Ce vaste couloir alluvial reste tributaire des variations du régime hydraulique de la Saône et des sols des premières terrasses alluviales avoisinantes.
Situé au sud de Chalon-sur-Saône, le site Natura 2000 Saône Grosne correspond à une vaste zone inondable. Ce site alluvial marqué par la présence encore importante des prairies naturelles possède une grande richesse écologique principalement dépendante des crues régulières et des pratiques agricoles.
Des sols sains aux sols plus humides s’étendent des prairies de fauche inondables caractérisées par la présence de nombreuses espèces végétales à forte valeur patrimoniale ; elles sont également un lieu de nidification de plusieurs espèces d’oiseaux remarquables comme le Courlis cendré et surtout le Râle des genêts, espèce en régression à l’échelle européenne (ici sont recensés les derniers couples de Bourgogne).
On recense quelques parcelles de forêt alluviale à bois dur dans le lit majeur et plus localement des forêts à bois tendre. Certains très beaux spécimens de Peupliers noirs sont encore présents dans les trop rares ripisylves de la Saône.
Les milieux aquatiques tels que mares, biefs, baissières et bras morts présentent une végétation à forte valeur patrimoniale et sont utilisés par de nombreux amphibiens.
Ce site est vulnérable aux exploitations de granulats qui causent la disparition directe de milieux qui ne peut être compensée par la création de plans d’eau. Le dernier site d’exploitation présent sur le territoire Saône-Grosne est cependant en phase d’être fermé et réhabilité.
Plusieurs types de contrats rémunérés sont proposés aux usagers et gestionnaires du site en fonction de leur activité et des milieux naturels concernés.
Quelques exemples :
Sur les zones agricoles :
• Fauche des prairies retardée à partir du 15 juillet
• Absence de fertilisation
• Limitation de la pression de pâturage
• Reconversion de cultures en prairies
• Mise à l’herbe du bétail retardée
• Entretien de haies et de mares
• Entretien des arbres « têtards »
Hors zones agricoles :
• Maintien d’arbres isolés sénescents ou d’îlots de sénescence
• Mise en place de régénération assistée en forêt
• Restauration de secteurs de ripisylve
• Restauration de bras morts, frayères, mares, zones humides
• Entretien des arbres « têtards » ou « trognes »
Les actions proposées dans le cadre de Natura 2000 bénéficient de financements européens FEADER et de crédits État.
Nicolas TERREL
Chef du Pôle Milieux Naturels
Chargé de mission Natura 2000 « Saône-Grosne »
06 78 87 68 60
Siège de Mâcon
220 rue du Km 400 – 71000 MÂCON
Contact mail
prénom.nom@eptb-saone-doubs.fr
biodiversité du site
Gratiole officinal
Râle des genêts
Cuivré des marais
Rainette verte
L’agriculture est la principale activité économique du site Natura 2000. Basée traditionnellement sur la polyculture et l’élevage, elle tend toutefois à évoluer vers des pratiques plus intensives et vers la céréaliculture.
Les prairies inondables, encore bien présentes, constituent ainsi un des enjeux principaux du site : l’objectif est d’y maintenir une activité agricole adaptée à leur conservation tout en préservant leur valorisation économique. Ces prairies disparaissent parfois au profit de peupleraies ou de carrières.
Quelques reliquats de forêts alluviales (y compris ripisylve) persistent également sur le site. De très grand intérêt écologique, ces milieux sont dans des états de conservation assez hétérogènes et nécessitent une attention toute particulière en terme de gestion.
Enfin, de nombreuses zones humides existent encore sur le site mais elles sont également de plus en plus menacées : elles disparaissent lors des retournements de prairies, sont souvent déconnectées du lit mineur par des ouvrages hydrauliques ou se dégradent peu à peu faute d’entretien régulier. La recréation ou l’entretien de tels milieux est également un des enjeux principaux du Document d’objectifs.
La Confluence Saône Grosne possède une grande variété d’habitats naturels (prairiaux, forestiers, humides,…) protégés à l’échelle européenne. Ce territoire inondable, implanté entre les confluences de la Saône avec la Grosne (au nord) et avec la Seille (au sud), représente une entité écologique particulièrement riche.
Tributaires tout au long de l’année des variations du régime hydrique de la Saône, les habitats naturels présents sur le site sont variés et souvent rares à l’échelle nationale voire européenne. On y dénombre ainsi 7 habitats d’intérêt communautaire dont 1 d’intérêt communautaire prioritaire (les codes de la Directive Habitats sont ici précisés pour information) :
Les habitats ouverts :
- les prairies de fauche mésophiles à mésohygrophiles de la plaine inondable (6510)
- les communautés hautes à Reine des prés et les ourlets humides à grandes herbes en bordure des cours d’eaux et des fossés (6430)
Les habitats forestiers :
- les forêts de Frênes et d’Aulnes des cours d’eau (91EO)
- les forêts mixtes de Chênes, d’Ormes et de Frênes des plaines des grands fleuves (91FO)
- les boisements de chênes et de charmes sur sol limoneux (9160)
Les habitats humides et aquatiques :
- la végétation flottante libre des mares et des bras morts eutrophes (3150)
- les communautés annuelles colonisant les dépôts de limons découverts par marnage (3270)
Ce site est un refuge pour la faune puisqu’elle abrite de nombreuses espèces patrimoniale : insectes, amphibiens, chauves-souris, oiseaux…
Oiseaux
Notons que ce site est classé au titre de la Directive Oiseaux puisqu’il accueille en période de reproduction plusieurs espèces d’oiseaux remarquables telles que le Râle des genêts, espèce en régression à l’échelle européenne (ici sont recensés les derniers couples de Bourgogne). Lors d’une belle soirée de printemps, il vous sera peut-être possible d’entendre aux abords d’une prairie de fauche, son chant caractéristique…
D’autres oiseaux non moins emblématiques fréquentent le site Saône-Grosne : citons notamment le Courlis cendré et la Cigogne blanche. Plus d’une quarantaine d’espèces d’oiseaux fréquentant le site est inscrite à l’annexe I de la Directive Oiseaux !
Sans oublier le Tarier des prés, le Milan noir ou la Pie grièche-écorcheur.
Poissons et amphibiens
Les bas fonds les plus humides, les biefs, les fossés enherbés et les bras morts sont utilisés par le Brochet en période de reproduction pendant les mois de janvier à mars lors des crues.
Les cours d’eau accueillent aussi le Blageon ou le Chabot.
Ces secteurs humides accueillent également la Rainette verte qui affectionne les petits bosquets et les haies à proximité des zones humides. Quant aux mares, elles accueillent parfois le Triton crêté, ainsi que le Sonneur à ventre jaune.
Papillons, libellules et autres insectes
Ces secteurs humides accueillent le Cuivré de marais qui se reproduit sur les rumex, ainsi que le Damier de la Succise, sans oublier de nombreuses espèces de libellules. Elles sont présentes autour des points d’eau, des zones humides, en bords de rivières…
Chauves-souris
Quelques parcelles de forêts alluviales à bois dur dans le lit majeur (chênaie pédonculée à Frêne et Orme) et plus localement des forêts à bois tendre (Aulne et Saule) sont recensées. Ces milieux attirent différentes espèces de Chauve-souris telles que le Grand Murin
Insectes
Des insectes remarquables tels que le Lucane cerf-volant sont présents sur le site.
Ce site compte la présence de nombreuses espèces végétales à forte valeur patrimoniale telles que la Marsilée à quatre feuilles, le Sysimbre couché, la Gratiole officinale, la Violette élevée, la Renoncule à feuilles d’Ophioglosse, l’Orchis brûlée, l’Orchis grenouille, l’Orchis à fleurs lâches et la Fritillaire pintade ou encore la Marsilée à quatre feuilles.