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restauration de l’ile de montmerle

L’île de Montmerle est située sur la commune de Montmerle-sur-Saône (01).

Cette île boisée de la Saône, d’une superficie de 34 hectares, offrent des potentialités écologiques importantes. Milieu totalement inondable, on y retrouve plusieurs habitats : ripisylve, peupleraie, mégaphorbiaie alluviale, frênaie-ormaie alluviale, cariçaie…

L’île fait partie du site « Val de Saône », classé depuis 2005, et bénéficiant donc d’une protection paysagère forte.
Elle est également comprise dans deux « Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique » (ZNIEFF) du Val de Saône. Depuis 2009, l’île fait aussi partie intégrante du Natura 2000 « Prairies humides et forêts alluviales du Val de Saône aval ».

(Cf. détails en bas de page)

Historique du projet

  • 2009 : L’entreprise d’exploitation forestière achète 18 ha de l’île et obtient l’autorisation de l’exploiter.
    Dans le même temps, l’île est intégrée au site Natura 2000 « Prairies humides et forêts alluviales du Val de Saône »
  • 2009-2010 : Des travaux illégaux d’abattage ont lieu durant l’hiver.
  • Novembre 2010 : L’EPTB achète la partie de l’île non-exploitée par l’entreprise (dans le cadre de la Démarche Conservatoire de l’Etablissement).
  • 2011 : Après deux contrôles des services de l’État constatant la non-remise en état du site, l’entreprise exploitante est condamnée par le tribunal de Bourg-en-Bresse.
  • 2013 : L’entreprise exploitante met en vente ses parcelles.
  • Juillet 2014 : Ses nouvelles parcelles sont acquises par l’EPTB (toujours dans le cadre de la Démarche Conservatoire), qui possède ainsi environ 95% de l’île.
  • 2015-2020 : L’EPTB définit un plan de gestion pour l’ensemble de l’île, poursuivant des objectifs de préservation de l’existant et d’amélioration des fonctionnalités écologiques
  • 2020 : Des travaux sont engagés pour restaurer les milieux humides de l’île.

Etat des lieux

L’île de Montmerle a fait l’objet de plantations et d’exploitations importantes de peupliers jusque dans les années 2010. Suite à cette populiculture, et le drainage effectué, les milieux humides (anciennes annexes hydrauliques, lônes, mares, mégaphorbiaies) n’étaient plus fonctionnels.

Après l’arrêt de l’exploitation, les boisements et les peupleraies ont été laissés à l’abandon, à des stades d’évolution différents. Les milieux étaient refermés et une strate buissonnante était fortement présente. Des grumes de bois issues du dernier abattage illégal réalisé en 2010 étaient encore sur l’île. Les zones de mégaphorbiaies étaient en cours de fermeture du fait du développement important des peupliers qui l’entourent.

2020 – Réhabilitation de l’île

De façon générale, L’EPTB souhaite conserver pour cette île une vocation d’espace naturel préservé. L’itinéraire validé dans le plan de gestion a pour objectif, à terme, de restaurer un boisement alluvial humide typique du Val de Saône et ses habitats patrimoniaux (saulaies, aulnaies, frênaies…), mais également des milieux aquatiques (frayères, mares…).

Afin de réhabiliter la zone humide de l’île, l’EPTB a lancé des travaux visant à restaurer les différents milieux naturels complémentaires et typiques des zones humides du Val de Saône :

  • Quatre baissières sur la rive ouest de l’île ont été creusées et reconnectées à la Saône, pour aménager une annexe hydraulique fonctionnelle.
  • Une zone de mégaphorbiaies de 1,7 ha au centre l’île a elle-aussi été restaurée, constituant un habitat d’intérêt patrimonial fort.
  • Deux mares forestières ont été réhabilitées, permettant de diversifier les habitats humides sur l’île.
  • Les matériaux issus des terrassements des baissières ont été déversés à proximité des connexions, pour créer des zones de haut-fond dans le bras de la Saône

Ces actions ont permis la re-fonctionnalisation du caractère humide de l’île, sur une surface équivalente à 10,5 ha.

Suite à ces travaux de restauration, et pendant 5 ans, le projet fera l’objet d’un plan de suivi, pour maintenir à terme l’état de zone humide du site.

2024 – Restauraion de la végétation

Après les travaux de restauration sur les milieux humides (frayères, mares, mégaphorbiaie), il restait encore à restaurer le boisement alluvial.

Cette restauration a été initiée en 2024 pour une durée longue, afin d’éviter la perturbation du milieu et du paysage.

Cette opération consiste à implanter des hélophytes* et des hydrophytes** sur les zones basses. Ces végétaux permettent de filtrer l’eau et offrent un habitat de meilleure qualité pour la faune. Au total, 1 300 plantes seront implantées.

Ces végétaux proviennent de la marque Végétal local, issus de collectes locales en milieu naturel et n’ont pas subi de sélection par l’homme ou de croisement.

L’objectif est de garantir la traçabilité de ces végétaux et la conservation de leur diversité génétique pour la restauration des écosystèmes et des fonctionnalités écologiques. En effet, les végétaux sauvages et locaux sont porteurs d’adaptations génétiques spécifiques à la région écologique considérée.

* Hélophytes : Plantes semi-aquatiques dont les racines ou rhizomes se développent dans la vase ou dans une terre gorgée d’eau en pied de berge.
** Hydrophytes : Plantes dont le système racinaire se développe uniquement en pleine eau.

La société de pêche locale, l’AAPPMA Thoissey/Montmerle-sur-Saône, a souhaité s’associer à cette opération qui contribue à la préservation de faune piscicole et à l’écosystème de la Saône. En complément de sa participation financière importante, l’AAPPMA participera également aux journées d’implantation, par le biais de ses bénévoles.

Financement et partenaires

  • L’acquisition d’environ 95% de l’île à été réalisée par l’EPTB  entre 2010 et 2014, pour un montant d’environ 57 000 €.
    Partenariat financier de l’Agence de l’eau.
  • Le plan de gestion a été réalisé en 2015 par le bureau d’étude Césame sous maitrise d’ouvrage EPTB, pour un montant de 21 000 €.
    Partenariat financier de l’Agence de l’eau.
  • Les travaux de restauration des milieux humides ont été réalisés en 2020 pour un montant de 142 000 €.
    Financement par SNCF Réseau dans le cadre de mesures compensatoires de la LGV Rhin Rhône.
  • Des suivis faune et flore post-travaux sont en cours pour une durée de 5 années (2021-2026),  pour une montant de 35 000 €.
    Financement par SNCF Réseau dans le cadre de mesures compensatoires de la LGV Rhin Rhône.
  • L’opération de restauration des boisements est financée par l’APPMA Thoissey/Montmerle-sur-Saône, pour 3 000 €, et SNCF Réseau pour 9 500€.
Ile Montmerle / Travaux 2020

En mars 2005, le site du Val de Saône a été classé au titre des sites. Ce classement, intervenu à la demande des élus locaux, vise à maintenir l’intérêt paysager remarquable des rives de Saône, qui ont conservé pour l’essentiel, dans ce tronçon, un aspect naturel ou pittoresque, incluant divers éléments de patrimoine architectural et des ouvrages traditionnels des bords de rivière. En effet, sur tout site classé, toute modification des lieux est soumise à autorisation ministérielle.

Le site classé dit du « Val de Saône » a été créé par décret en Conseil d’Etat. Il porte sur un territoire de 14 km de long et 1260 ha, situé sur 9 communes riveraines de la Saône dans les départements de l’Ain et du Rhône. Le classement au titre des sites constitue une reconnaissance nationale de l’intérêt paysager de cette section de rivière, qui a pour l’essentiel conservé un caractère naturel ou pittoresque représentatif des « bords de Saône » traditionnels. L’objectif du classement, intervenu à l’initiative des communes, est de maintenir les caractéristiques paysagères (patrimoniales, naturelles, historiques, culturelles) du site, en le préservant de toute atteinte à l’esprit des lieux.