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restauration de la frayère de la lie

Depuis des décennies, d’importants usages se sont développés sur la Saône (navigation, activité agricole…), qu’il n’est pas envisageable de rompre aujourd’hui par d’importants travaux de restauration morphologique, tels qu’on peut les envisager sur des cours d’eau de moindre dimension.

La restauration morphologique de la Saône va donc passer par une restauration des annexes fluviales encore existantes (lônes, francs-bords), par la réhabilitation d’anciens tracés de la Saône (la Veille Saône), par la réhabilitation des milieux humides annexes et des frayères et par la diversification des habitats aquatiques (platis/zones de hauts-fonds).

Contexte

Le site de La Lie se situe en rive gauche de la Saône sur la commune de Messimy-sur-Saône (01), le long du chemin de halage, dans l’axe d’un ancien bras de la Saône actif jusqu’au XVI° siècle environ.

Ce bras, principal dans un premier temps, a vu les écoulements détournés vers le bras ouest sous l’action des courants de hautes eaux de la Saône probablement aidés par le déboisement de l’île par les moines qui l’occupait en 1291. Le chenal ne faisant plus l’objet du courant s’est petit à petit comblé par l’accumulation de sédiments.

Cet ancien chenal est composé d’une succession de baissières et de mares de taille et de profondeur variables (1,6 ha à 65 m²) entourées par des prairies humides sur une surface totale de 13 ha environ. La baissière d’une profondeur plus importante avec des talus abruptes, concernée par le projet, semble avoir une origine anthropique (prélèvement de granulats pour le pisé des maisons).

Malgré la proximité entre la baissière et la Saône (30m environ) la connexion des eaux superficielles restait fortement limitée par le chemin de halage.

Le site a ainsi été identifié comme prioritaire pour restaurer une annexe hydraulique favorable à la reproduction du brochet, de par leurs caractéristiques notamment topographiques et leur proximité avec la Saône.

Travaux

Les travaux ont commencé en septembre 2019 par l’abattage de 35 arbres afin d’aménager la frayère et de favoriser son ensoleillement. 

Ensuite, la topographie du site a été modifiée pour optimiser la surface favorable à la fraie du brochet et limiter les risques de piégeages des poissons lors de la décrue. Les échanges entre la Saône et la frayère se font à partir d’une buse en métal d’une longueur de 20 mètres et d’un diamètre d’un mètre installée sous le chemin de halage. La technique du forage horizontal a été utilisée pour sa mise en œuvre. Ainsi, les talus et la végétation présente ont pu être conservés et la circulation sur le chemin n’a pas été interrompue.

Pour favoriser le développement d’une végétation adaptée à la reproduction du brochet et limiter les risques de colonisation de l’espace par des espèces invasives, la totalité des surfaces remaniées a été ensemencée.

Côté Saône, une banquette végétalisée de 35 m² a été aménagée dans le prolongement de la buse pour stabiliser la berge et diriger les brochets, en période de crue, dans la baissière.

Ces travaux, finalisés en novembre 2020, visent à améliorer la continuité latérale de la Saône avec ses annexes hydrauliques qui rendent de nombreux services (écrêtement des crues, épuration des eaux, zone de repos, zone de reproduction pour la faune, zone d’intérêt faunistique et floristique à forte valeur patrimoniale).

 

En parallèle, une procédure d’acquisition foncière sur les parcelles où se situe l’ouvrage ainsi qu’un conventionnement avec les propriétaires des autres parcelles concernées par le projet a été mise en œuvre dans le cadre de la démarche conservatoire de l’EPTB afin de rendre pérenne dans le temps ces travaux de restauration.

Le projet aura donc un impact positif pour l’écosystème Saône. Outre la restauration d’une frayère à brochet, dont la population est en déclin sur la Saône aval faute notamment de sites favorables à sa reproduction, il permettra de restaurer l’ensemble des fonctionnalités d’une annexe hydraulique et donc d’une zone humide.

Porté par l’Établissement Public Territorial de Bassin Saône et Doubs, ce projet contribue ainsi à l’atteinte du bon état écologique de la Saône, conformément aux politiques publiques.


Travaux débutés à l’automne 2019 et finalisés à l’automne 2020, sous maitrise d’œuvre EPTB


Montant prévisionnel de l’opération : 102 600 € TTC


Partenaires financiers :

  • Agence de l’eau (50%)
  • Région BFC (30%)
  • Fédération de pêche 69 (10%)
  • CC Val-de-Saône Centre (5%)
  • EPTB Saône et Doubs (5%)