préservation du peuplier noir

Le Peuplier noir est l’un des premiers arbres qui colonisent les îles. Il apprécie l’humidité mais supporte aussi la sécheresse de ce sol très filtrant. Il ne manque pas d’intérêt : ses racines stabilisent les berges et abritent les jeunes poissons, ses feuilles et son écorce nourrissent les castors, ses branches accueillent les nids des milans noirs, son bois a toujours été utilisé par les riverains…

L’aménagement et l’artificialisation des cours d’eau représentent les principaux facteurs de régression du Peuplier noir dans les vallées alluviales. Le Peuplier noir est en effet une espèce pionnière qui profite du remaniement des berges suite aux crues pour s’implanter sur les zones décapées et vierges. Ce phénomène n’existe plus que sur de rares cours d’eau encore sauvages tels que la Loire ou le Doubs.
Sur les cours d’eau artificialisés comme la Saône, les habitats pionniers qui accueillent les peupliers noirs, disparaissent progressivement et les peuplements évoluent alors inexorablement vers des peuplements à bois durs (frêne, orme,…).

La deuxième menace est le risque d’abâtardissement par les phénomènes de pollution génétique des peuplements naturels de Peuplier noir par des peupliers cultivés. Les plantations de peupliers sont constituées d’autres variétés, présentant une diversité génétique très réduite, mais dont les graines se dispersent au gré du vent. Résultat, le Peuplier noir est largement croisé avec ses cousins, et la variété authentique doit aujourd’hui faire l’objet de programmes de protection.