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lutte contre les espèces exotiques envahissantes

Les plantes exotiques font parties de nos décors ; on introduit sans cesse de nouvelles espèces végétales, notamment pour leur qualité ornementale.

De nombreuses conséquences sont engendrées par le développement de ces espèces. Certaines s’implantent, et quelques-unes finissent même par se propager dans la nature, au point de causer des nuisances économiques voir sanitaires, et de porter atteinte à la biodiversité. Ce sont ce qu’on appelle les espèces exotiques envahissantes.

Ce phénomène d’invasion s’aggrave depuis la fin du 20° siècle, en raison de l’augmentation croissante des déplacements des hommes consécutivement au développement de grands axes de communication. La plus importante conséquence est bien évidement l’atteinte à la biodiversité. Les scientifiques considèrent les invasions biologiques (animales et végétales) comme la deuxième cause de régression de la biodiversité dans le monde, juste après la destruction des habitats.

Les milieux aquatiques sont particulièrement affectés par les plantes invasives, ce qui préoccupe les gestionnaires des espaces naturels. Depuis quelques années, l’EPTB Saône et Doubs mobilise donc les acteurs de l’eau et sensibilise la population sur ces espèces exotiques introduites en France, et qui concurrencent nos espèces indigènes.

C’est ainsi qu’en 2022, l’EPTB s’est attaché à dresser un état des lieux de ces espèces indésirables sur le bassin de la Saône, en partenariat avec les acteurs du territoire. Et ce travail se prolonge en 2023…

Qu’est-ce qu’une espèce exotique envahissante (EEE) ?

C’est une espèce introduite par l’Homme volontairement ou involontairement sur un territoire hors de son aire de répartition naturelle, et qui menace les écosystèmes, les habitats naturels et/ou les espèces locales.  Toutes les espèces introduites ne sont pas envahissantes ; schématiquement 1 espèce sur 1000 le devient.

Quatre étapes décrivent le processus invasif :
1.
L’introduction : une espèce arrive sur un territoire dont elle n’est pas originaire
2.
L’acclimatation : l’espèce survit sur son nouveau territoire
3.
La naturalisation : l’espèce se reproduit sur son nouveau territoire
4. L’expansion : l’espèce colonise ce territoire et s’étend, au détriment d’espèces locales qu’elle va supplanter voire totalement éradiquer.

Ces étapes peuvent se dérouler sur un temps assez long, l’espèce restant « discrète » pendant une période donnée, puis connaître une phase rapide d’expansion à la faveur de modifications diverses (climat, ressources, etc.).

(source : https://www.ecologie.gouv.fr/especes-exotiques-envahissantes)

> les différentes stations enregistrées sur le Val de Saône…

(Données non exhaustives)

Parce que le meilleur moyen de lutte contre les plantes les plus envahissantes reste la détection précoce, chacun peut signaler les éventuels foyer de Jussie ou d’Ambroisie observés (date de l’observation, commune, lieu-dit, photo). L’EPTB Saône et Doubs reste ainsi disponible pour tous signalements !

> tous concernés

La population mise à contribution…

La population connaît les plantes invasives sans le savoir : le Buddleia (ou arbre à papillons), le Robinier faux acacia, les herbes de la Pampa…

Document réalisé par l’EPTB Saône et Doubs

de même que les acteurs locaux et gestionnaires !

Les problématiques liées à ces espèces doivent être intégrées dans les projets de travaux, pour identifier les stations présentes et éviter de les disséminer lors du transport des matériaux.

Document rédigé par l’Union professionnelle du génie écologique (UPGE)

Un centre de ressources dédié aux Espèces Exotiques Envahissantes

Les espèces exotiques envahissantes sont aujourd’hui reconnues comme l’une des principales pressions qui s’exercent sur la biodiversité mondiale.

Pour accompagner l’ensemble des acteurs concernés dans leurs réponses face à ce phénomène, le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité ont déployé un Centre de ressources sur les EEE.

> zoom sur quelques espèces présentes sur le bassin de la Saône et du Doubs…

La Jussie

Elle colonise à une vitesse impressionnante les zones en eau stagnante (mares, bras morts, étangs, berges humides…), compromettant le développement de la vie aquatique et plus largement la biodiversité des secteurs contaminés.

Les premières conséquences de la prolifération de Jussie sont d’abord observables au niveau des écosystèmes, mais des conséquences économiques peuvent devenir importantes lorsque l’envahissement se généralise. La Jussie peut en effet remettre en question certaines activités liées à l’eau comme la navigation, la pêche professionnelle et de loisir, la pisciculture…

L’Ambroisie à feuilles d’armoise

Elle affectionne les secteurs remaniés (terres nues, bancs de graviers, cultures, friches, bords de route) et s’avère être hautement allergisante pour toute personne respirant son pollen. En outre, chaque pied de cette plante annuelle produit 1000 graines viables pendant 30 à 50 ans… 

Cette espèce est devenue un sujet de santé publique en France : son pollen, dispersé en grande quantité en fin d’été, est très allergisant. Particulièrement présente en région Auvergne-Rhône-Alpes, l’Ambroisie étend son aire de répartition dans l’Hexagone. C’est l’une des plantes exotiques envahissantes les plus problématiques en Europe. Des mesures sont mises en œuvre pour l’identifier et la supprimer.

La Renouée du Japon

Le terme de renouée asiatique est généralement utilisé pour regrouper trois espèces de plantes : la renouée du Japon (Reynoutria Japonica), la renouée de Sakhaline, et leur hybride, la renouée de Bohème.

Hors de leur zone native d’Asie de l’Est, ces plantes sont considérées comme hautement envahissantes, la renouée du Japon étant par exemple recensée dans la liste des 100 espèces les plus problématiques de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Introduites en Europe au début du 19e siècle comme plantes ornementales, elles se sont rapidement propagées dans le milieu naturel et représentent aujourd’hui une menace pour la biodiversité autochtone.

L’Erable negundo

L’Erable negundo (Acer negundo), fait partie des très nombreuses espèces invasives que l’on retrouve en France et en Europe. Cette espèce colonise essentiellement les bords de cours d’eau. En s’installant dans nos ripisylves, elle prend la place des peuplements de saules, frênes, ormes et peupliers. Son système racinaire peu profond empêche la stabilisation correcte des berges.

Le Chêne rouge

Comme la plupart des espèces exotiques envahissantes, le Chêne rouge a été largement introduit en Europe, dès le 18ème siècle, pour ses qualités ornementales, en particulier pour son feuillage automnal qui vire au rouge. Cette essence venue d’Amérique produit de nombreux jeunes arbres, qui colonise rapidement les milieux où il est présent ; elle peut donc devenir une espèce envahissante qui présente peu d’intérêt pour notre faune européenne…

En septembre 2020, un chantier d’élimination de cette espèce indésirable a été mis en œuvre dans le cadre de l’animation du site Natura 2000 « Vallée de la Lanterne » par l’EPTB Saône et Doubs, sur un site géré par le Conservatoire des Espaces Naturels de Franche-Comté…

> d’autres témoignages en France…